Réunion publique : septembre 2020
Enregistrement: Réunion publique d'EACL 2020
Le 30 septembre, EACL a tenu une réunion publique virtuelle pour discuter des réalisations récentes, des activités d’EACL dans le domaine de la science et de la technologie nucléaires, ainsi que de la gestion responsable de l’environnement, et présenter ses plans pour l’avenir.
La session a débuté avec une prière offerte par Connie Mielke, représentante de la nation algonquine pour les Algonquins de la région de Golden Lake.
Jim Burpee, le président du conseil d’administration d’EACL, ainsi que Richard Sexton, le président et premier dirigeant d’EACL, ont discuté de la manière dont EACL et les LNC ont été affectés par la pandémie de la COVID-19 ainsi que les contributions faites par les organisations à l’effort Canadien. Ils ont discuté du modèle de gouvernance d’EACL et de son rôle dans le cadre du modèle d’organisme gouvernemental exploité par un entrepreneur (OGEE).
Ils ont fait le point sur les activités en science et technologie nucléaires, notamment les travaux sur les petits réacteurs modulaires et sur les thérapies alpha ciblées, un nouveau domaine prometteur de la recherche sur le cancer. Ils ont discuté de la revitalisation du site de Chalk River et ont souligné les progrès réalisés dans la construction de nouvelles installations sur le site.
Ils ont également discuté des progrès réalisés dans le domaine la remise en état de l’environnement, notamment le déclassement des bâtiments à Chalk River, les plans pour une installation de gestion des déchets près de la surface pour le site de Chalk River, les progrès de l’Initiative dans la région de Port Hope et du site de Whiteshell. Le projet de Port Granby, qui est maintenant presque complété et qui fait partie de l’Initiative dans la région de Port Hope, a été cité comme un exemple de progrès important de remise en état de l’environnement.
La présentation de M. Burpee et de M. Sexton est disponible ici.
Après la présentation, des vidéos mettant en vedette Sue D’Eon, mairesse de Deep River, en Ontario, Blair Skinner, maire de Pinawa, au Manitoba, et Bob Sanderson, maire de la municipalité de Port Hope, en Ontario, ont été présentés.
Les présentateurs ont ensuite participé à une session de questions et réponses. Parmi les sujets abordés se trouvaient :
- Le déclassement du site de Whiteshell
- Les petits réacteurs modulaires
- Les réacteurs CANDU
- Le déclassement
- Les réacteurs de recherche
- La gestion des ressources humaines aux LNC
- La science et la technologie nucléaires
- La gestion et l’élimination des déchets à long terme
Déclassement du site de Whiteshell : Comment conciliez-vous le fait qu’EACL déclasse le site avec le concept proposé de construire un PRM de démonstration à cet endroit ?
Les présentateurs ont indiqué que les deux activités notées dans la question ne sont pas contradictoires. D’une part, EACL et les LNC se sont engagés à finaliser le déclassement et la réabilitation du site de Whiteshell conformément aux plans. L’objectif est de réduire les risques environnementaux. D’autre part, EACL et les LNC réfléchissent également à l’avenir du site et sont conscients de l’impact économique que l’arrêt des activités peut avoir et aura sur les communautés locales.
Il a été noté que la communauté locale autour du site de Whiteshell est très intéressée à faire avancer le développement économique en attirant des entreprises nucléaires ou autres afin de tirer profit de la main-d’œuvre hautement qualifiée qui s’y trouve. EACL est ouverte aux propositions qui lui sont proposées pour le site de Whiteshell en soutient à ces objectifs.
Petits réacteurs modulaires (PRM): Est-ce qu’EACL envisage élargir son mandat pour lui permettre de s’associer à des partenaires ou investisseurs du secteur privé afin d’accélérer la sélection et le développement des technologies de PRM, notamment pour la production d’hydrogène ?
En ce qui concerne les petits réacteurs modulaires (PRM), l’approche d’EACL et des LNC est basée sur la création de partenariats avec diverses organisations qui s’intéressent aux PRM et à la production d’hydrogène.
EACL voit une opportunité formidable pour les LNC et le secteur privé de s’associer et de travailler ensemble. De tels partenariats sont en cours avec Global First Power, qui propose de construire un PRM de démonstration sur le site de Chalk River. De plus, EACL et les LNC envisagent la création d’un parc de recherche sur l’énergie propre qui permettrait aux LNC de mettre à disposition certaines de ses technologies novatrices en matière d’énergie propre et complémentaires aux PRM. De cette manière, EACL et les LNC pourraient faciliter le rapprochement de plusieurs entités du secteur privé pour démontrer comment les différentes technologies peuvent fonctionner ensembles.
En ce qui concerne l’hydrogène, il a été noté que les LNC explorent les possibilités d’élargir leur procédé de production d’hydrogène breveté pour le secteur des transports. De nombreux autres acteurs s’intéressent à l’hydrogène et ses contributions potentielles à l’économie, entre autre dans le monde universitaire et dans d’autres secteurs gouvernementaux.
Les réacteurs CANDU : Est-ce qu’EACL a abandonné les réacteurs CANDU ou est-il encore possible que de nouveaux réacteurs CANDU soient construits au Canada ?
Sur le sujet des réacteurs CANDU, il a été noté qu’il y a toujours un intérêt pour la technologie CANDU. Bien qu’EACL ne soit pas responsable de la construction des réacteurs CANDU, de nombreux travaux sont en cours aux Laboratoires de Chalk River pour soutenir l’exploitation des réacteurs CANDU, notamment par des activités de science et technologie nucléaires.
Déclassement : Pourquoi poursuivre le déclassement in situ des réacteurs WR-1 et NPD, alors qu’une solution plus appropriée pour les déchets de déclassement nucléaire du Canada est de les regrouper en un seul endroit ?
Sur le sujet du déclassement du réacteur WR-1 et du réacteur nucléaire de démonstration NPD, les présentateurs ont expliqué que les LNC proposent de déclasser les réacteurs in situ parce que c’est un moyen sûr de s’acquitter des risques environnementaux que représentent ces installations historiques et complexes et ce, d’une manière qui protège les travailleurs, le public et l’environnement à long terme.
Il a été noté qu’il est de la responsabilité d’EACL de veiller aux intérêts du Canada et des Canadiens, et à ce titre, EACL estime que le déclassement in–situ pour ces projets (WR-1 et NPD) est approprié. Dans cet esprit, EACL a engagé une équipe internationale indépendante pour examiner la proposition des LNC afin de s’assurer que le dossier de sûreté est solide. L’examen a reconnu que l’approche proposée et le dossier de sûreté étaient solides. Les présentateurs ont toutefois noté que les décisions relatives aux projets seraient prises par la Commission canadienne de sûreté nucléaire, l’organisme de réglementation nucléaire indépendant du Canada.
Déclassement : Le déclassement de Douglas Point devrait être réalisé très prochainement, avec pour résultat l’envoi des déchets de moyenne activité à Chalk River. Existe-t-il à Chalk River une installation de stockage des déchets suffisante et adaptée pour recevoir les déchets ?
Au sujet de Douglas Point, il a été noté que les LNC ont soumis une proposition à la Commission canadienne de sûreté nucléaire pour commencer le retrait des portions non–nucléaires du site. Le déclassement du réacteur n’est pas prévu avant de nombreuses années, et impliquera l’engagement des parties prenantes et des groupes autochtones, ainsi que d’autres approbations de la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
Bien qu’il ne soit pas prévu de transporter à court terme les déchets de moyenne activité de Douglas Point vers le site de Chalk River, il a été confirmé que le site dispose des capacités et de l’espace nécessaires pour stocker les matériaux en toute sécurité et de manière à protéger l’environnement.
Réacteur de recherche : Est-ce qu’EACL a un plan pour la construction d’un nouveau réacteur de recherche (sur mesure ou un accélérateur)?
Sur le sujet d’un nouveau réacteur de recherche, il a été noté que cela n’est pas actuellement prévu.
Cela dit, cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’avenir pour la science et la technologie nucléaires à Chalk River. En effet, 1,2 milliard de dollars sont investis dans la revitalisation du campus de Chalk River pour le transformer en une installation scientifique nucléaire moderne, de classe mondiale et à la fine pointe de la technologie.
Il a été reconnu que l’arrêt du réacteur universel de recherche (NRU) a entraîné la perte d’une capacité d’irradiation à haut flux au Canada. À court terme, les LNC ont mis en place des mesures d’atténuation pour pouvoir accéder à cette capacité ailleurs dans le monde, afin que les travaux en cours au Canada puissent se poursuivre. Il a été noté qu’EACL, les LNC, la communauté universitaire et d’autres acteurs du secteur examinent le rôle qu’un nouveau réacteur de recherche pourrait jouer à l’avenir.
Réacteur de recherche: La production d’actinium-225 nécessite-t-elle l’utilisation d’un réacteur ?
Il a été noté qu’il n’est pas nécessaire d’utiliser un réacteur pour produire de l’actinium-225. Selon les besoins, la production d’actinium-225 pourrait se faire à l’aide d’un accélérateur, par exemple.
Gestion des ressources humaines aux LNC: Que fait EACL pour ramener les employés qui ont été mis à pied par les LNC en 2019?
Sur le thème de la gestion des ressources humaines aux LNC, les présentateurs ont précisé qu’EACL n’est pas l’employeur du personnel des LNC. Ainsi, la question devrait être adressée directement aux LNC.
Cela dit, il a été noté que certains ajustements dans les niveaux et la composition des effectifs sont à prévoir pour une organisation telle que les LNC.
Science et technologie nucléaires : Chalk River travaille-t-elle au soutien des réacteurs CANDU ?
Il a été noté que oui, les LNC font du travail pour soutenir les opérations en cours des réacteurs CANDU.
Par exemple, lorsque les activités sur le site de Chalk River ont été réduites au début de la pandémie de la COVID-19, le soutien aux réacteurs CANDU a été l’une des activités maintenues, étant donné la nature critiques des centrales nucléaires canadiennes et leur capacité à maintenir l’approvisionnement en électricité au Canada.
Il a été noté que les installations, les actifs et l’expertise à Chalk River et au sein des LNC sont essentiels non seulement pour le gouvernement du Canada, mais aussi pour le secteur nucléaire, en particulier les services publics et exploitants des réacteurs CANDU.
Gestion et élimination des déchets à long terme : Comment est-ce qu’EACL détermine le montant des fonds à investir dans le Fond pour l’élimination des déchets à long terme ? Le Fond comprend-il les redevances facturées lorsque des déchets commerciaux sont acceptés pour une gestion à long terme et, dans un tel cas, comment les redevances sont-elles déterminées ?
Il a été noté que le coût est déterminé par un ensemble d’analyses complexes qui prennent en compte le type de matériau et le type de traitement qu’il nécessite. D’autres analyses sont menées pour déterminer le coût du traitement, du stockage et de l’élimination des déchets.
Gestion et élimination des déchets à long terme : Est-ce qu’EACL a étudié les options techniques pour l’élimination de ses déchets de moyenne activité et, dans ce cas, quand et quel type d’installation est envisagé ?
Les présentateurs ont expliqué que les déchets radioactifs de moyenne activité continuent d’être stockés en toute sécurité et étroitement surveillés sur les sites d’EACL, comme le sont d’autres types de déchets radioactifs. En termes d’actions concrètes à court terme, EACL a priorisé les activités qui permettront d’obtenir le plus grand nombre de mesures de remise en état de l’environnement à court terme et qui réduiront les risques plus immédiats. Cela signifie que les activités à court terme ont été axées sur les déchets radioactifs de faible activité et sur le projet d’installation de gestion des déchets près de la surface qui permettrait une remise en état à grande échelle des zones contaminées du site de Chalk River.
En outre, il a été noté que des activités sont en cours pour identifier des options pour l’élimination des déchets radioactifs de moyenne activité, y compris des travaux de caractérisation qui ont déjà permis de mieux comprendre les volumes exacts. EACL a également demandé au LNC d’évaluer les différentes options sur la base d’une analyse non seulement des possibilités techniques, mais aussi de leurs coûts pour aboutir à une décision qui soit dans le meilleur intérêt du Canada.